LES
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JOCONDES
2008-2009
Toujours amoureuses des beaux textes, les Jocondes, cette année, ont des fourmis dans les jambes :
1-2-3 / 1-2-3 / Faisons valser les mots et les sens !
A part à ta peau de sirène, à quoi toucher ?
A l'outil taillé dans
le chêne ou l'olivier.
Au crayon que l'enfant
promène sur un cahier.
Aux touches d'ivoire
et d'ébène d'un vieux clavier ...
A part la lumière de Doisneau,
quoi regarder ?
La rivière au bord de
l'eau au mois de mai.
L'enfant qui joue du violon.
Les Pyrénées.
Ton joli cul, tes seins bien ronds,
tes yeux fermés ...
Il y a tout au long
des marchés de Provence
qui sentent, le matin,
la mer et le Midi,
des parfums de fenouil,
melons et céleri ...
À part Brassens et les oiseaux, quoi écouter ?
L'eau qui rigole au
caniveau de mon quartier.
Le vent qui vient tirer des
plaintes aux peupliers.
Et toujours la folle
complainte de Charles Trenet.
Voici pour cent francs
du thym de la garrigue.
Un peu de safran
et un kilo de figues.
Voulez-vous, pas vrai,
un beau plateau de pêches
Ou bien d’abricots ?
... et, pour finir, ce cadeau :
un sublime extrait de poème
écrit par Charles Baudelaire !
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à
l'opium et au sucre ;
Dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical ;
Sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs
combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires.
Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que
je mange des souvenirs.